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Votre serviteur étant un peu brouillon rendra bientôt à César
ce qui lui appartient notamment ce texte. 

Sommaire

Argumentaire sur l’électricité d’origine éolienne

La production d’électricité par des éoliennes est-elle techniquement efficace ?

La production d’électricité est gouvernée par une caractéristique originale : l’électricité est un bien qui ne se stocke pas. A chaque instant la production doit s’ajuster à la consommation appelée par les clients. Or, de ce point de vue, l’éolien a un défaut majeur : il produit lorsqu’il y a du vent, suffisamment de vent mais pas trop, et pas lorsque l’on a besoin d’électricité. Les éoliennes produisent, au mieux, l’équivalent de 2500 heures à puissance nominale par an, soit seulement 28,5% du temps (l’année comprenant 8760 heures). 
Comme tous les produits industriels, les éoliennes obéissent à la loi de Murphy. Cette loi est une version anglo-saxonne de la loi bien française de la tartine de beurre. Que dit-elle ? Ceci : si un produit industriel peut tomber en panne, il le fera sûrement ; et il choisira pour ce faire le pire moment qui soit ! C’est ce que nous avons constaté pour les éoliennes. Souvenons-nous des récentes périodes de grand froid, début janvier 2003 tout d’abord avec un premier record de consommation à 80000 MW, du 21 février 2005 ensuite où la consommation s’est élevée à 86024 MW. Une masse d’air froid anticyclonique était établie sur la France et faisait qu’il n’y avait pas de vent. Les éoliennes ne produisaient pas, alors que la consommation montait à un niveau record. Dans cette situation, pas du tout exceptionnelle, EDF n’aurait pas disposé d’autres moyens de production qu’il eut fallu délester, c’est à dire stopper la distribution d’électricité à une partie de la clientèle (contexte que les Corses ont connu durablement en février 2005, avec le ravissement que l’on sait) ou pire encore, connaître un effondrement de réseau, situation que l'Italie expérimente régulièrement et que la France a connu une fois, en 1978. 
A cause de la forte production éolienne allemande(14000 MW), les réseaux allemand, et européen, ont évité, de justesse, un effondrement total en février 2002 : lors d’une tempête, cette production, qui était à son maximum, est tombée à zéro en un temps faible, la vitesse du vent sur tout le territoire allemand faisant jouer les sécurités de survitesse (voir paragraphe 8) et occasionnant la mise en drapeau quasi simultanée de toutes les éoliennes alors que l’Allemagne ne disposait pas, sur le moment, de centrales thermiques capables de compenser cette soudaine disparition de production. De justesse les pays voisins ont pu compenser cette disparition et éviter l’effondrement!

Les éoliennes ne peuvent, en conséquence, que venir doubler des moyens obligatoires pour satisfaire la consommation avec sécurité ; elles n'exonèrent absolument pas de la réalisation de tous les moyens nécessaires pour fiabiliser la production. Les investissements éoliens ne sont, en définitive, que des doublons coûteux pour le pays qui devra financer, d’une façon ou d’une autre, leurs coût et fonctionnement, alors qu’ils sont inutiles du point de vue de la production. On est dans la situation d’un particulier qui, exposant un besoin de transport individuel, se verrait proposer de le résoudre par l’achat de deux voitures : une qui ne fonctionne qu’un quart du temps et une autre qu’il peut utiliser tous les jours de l’année ! Qui achèterait cette première voiture ?

Deuxième point sur l’inefficacité éolienne, leur occupation de l’espace et du sol est très mauvaise. En densifiant les éoliennes on arrive à produire 10 mégawatts (MW) au kilomètre carré, soit 1 MW pour 10 hectares. Une centrale thermique de 1500 MW occupe de l’ordre de 10 hectares. Cette dernière fonctionnera environ 7900 heures par an, arrêts pour maintenance compris, contre 2500 heures, dans le meilleur cas, pour l’éolien. On a donc un rapport 4740 dans l’utilisation du sol et de l’espace.

Pour obtenir l’énergie annuelle produite par une seule centrale thermique de 1500 MW, il faut couvrir d’éoliennes un carré de 21,8 kilomètres de côté ; par 4740 éoliennes de puissance unitaire de 1 Mégawatt, par exemple ! On comprend alors facilement deux caractéristiques fondamentales de l’énergie éolienne : Elle ne sera jamais, pour tout pays industriel comme la France, qu’une source d’appoint, incapable de satisfaire, pour une part significative, les besoins du pays en électricité. Son impact sur les paysages est considérable, environ 5000 fois supérieure à celui des autres filières, et bien plus encore si l’on tient compte de la hauteur de ces machines - 150 mètres pour les plus grosses machines actuelles - la moitié de la hauteur de la tour Eiffel. 
« Pourtant les énergies renouvelables sont très intéressantes, car gratuites » nous dit-on !

Malheureusement elles ne le sont pas pour EDF contrainte d’acheter au prix fort toute la production éolienne. L’arrêté du 8/6/01 a fixé le prix de rachat de base à 8,38 centimes d’euro le kilowattheure (kWh) éolien, alors que le coût de production d’EDF se situe à 3 centimes d’euro, soit 2,8 fois moins. 
On rappelle qu’EDF, après avoir produit l’électricité, doit la faire parvenir au consommateur (d’où découlent les dépenses de réalisation et d’entretien du réseau de distribution) puis gérer et facturer l’ensemble de ses prestations (ce qui entraîne d’autres dépenses) ; le tout amène le prix actuellement payé par le client domestique de base à 7,65 centimes d’euro HT le kWh, soit 9,63 centimes d’euro en incluant la TVA et les taxes locales. 
Qui paie ce surcoût au bout du compte ? Les consommateurs d’électricité bien évidemment ! Ce surcoût, qui est transféré sur le consommateur, est apparu dans le plus grand silence des médias, depuis le 1/1/2003 au verso de nos factures d’électricité, sous la rubrique «autre prestation», avec le titre «Contribution au service public de l’électricité». Cette contribution se traduit, actuellement, par une taxe de 0,45 centimes d’euros HT par kilowattheure, soit d’ores et déjà une part de 5,88% du prix du kilowattheure ! Tous les consommateurs paieront-ils ce surcoût ? Pas du tout ! C’était, apparemment, l’intention initiale du gouvernement. Mais il a fallu tenir compte du fait que l'UNIDEN (Union des industries utilisatrices d’énergie ; syndicat français des gros consommateurs industriels d’énergie qui représentent environ 40% de la consommation française d’électricité) ayant porté l'affaire de cette contribution devant le Conseil d’État, car il en contestait la légalité, un compromis est intervenu entre ce syndicat et le gouvernement. L’UNIDEN a, alors, retiré sa plainte, évitant ainsi au gouvernement des désaveux judiciaires publics qui auraient eu, probablement, pour effet de conclure au caractère illégal de cette taxe. Ce compromis fait que ces gros consommateurs ne supporteront qu'une partie très réduite de la contribution au service public de l'électricité (environ le dixième de ce que paiera un consommateur domestique). De plus, les exportations ne sont pas assujetties à cette contribution : c'est donc largement plus de la moitié de la production qui est concernée et exonérée. Ce sont ainsi les seuls ménages qui vont payer le surcoût d’achat de la production éolienne. Cette ligne de facturation va rapidement croître au fur et à mesure que le plan éolien va monter en puissance. 
Par ailleurs, il résulte du fait que les éoliennes sont raccordées au réseau général d'électricité, que leur production n'a, pour valeur économique, que celle du combustible qu'elles permettront d'économiser sur les autres moyens de production auxquels les éoliennes viendront se substituer lorsque le vent souffle. C'est de cette manière que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a effectué ses calculs de surcoût, dont personne, en particulier l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), n’a contesté le principe : le surcoût de fonctionnement, pour le pays, est donc la différence entre le prix de rachat aux producteurs éoliens et la valeur du combustible économisé. En année pleine, c'est à une production éolienne espérée de 33 à 35 térawattheure (TWh) par an (source : ADEME) que ce raisonnement s'applique. L’ADEME, compte tenu de la diversité des tarifs d’achat, estime le surcoût annuel à 973 millions d'euros, que les ménages français vont devoir payer quasi intégralement !

Les dépenses que la France va devoir supporter du fait du plan éolien se limitent-elles à cela ? Malheureusement non ! Les investissements éoliens ne sont, on l’a vu au paragraphe1, que des doublons coûteux pour le pays. Le coût d'une éolienne d'une puissance de 1 mégawatt s’estime à 1 million d'euros soit, pour les 10000 MW du plan éolien, au minimum, 10 milliards d'euros ; ce chiffre devant être majoré largement pour tenir compte du surcoût de la partie «off shore» du programme. La France va donc, avant de devoir les amortir par le biais de la contribution évoquée ci-dessus, stériliser, dans un premier temps, sans nécessité et sans en retirer un quelconque avantage, les 10 milliards d'euros nécessaires à la réalisation du programme éolien. Notre pays peut-il se permettre, en ces temps de difficulté budgétaire, de gaspiller ainsi de telles sommes qui trouveraient, à l’évidence, mieux à s’employer dans les domaines de la lutte contre le réchauffement climatique ou de la recherche, par exemple ?
Mais, au moins, ce prix de rachat aux producteurs éoliens est-il justifié ? 
Pas selon l’avis de la CRE. Cette commission est l’institution qui régule les accès au réseau ainsi que les rapports entre les différents producteurs, EDF et producteurs nationaux d’une part, producteurs étrangers d’autre part, afin que tous puissent vendre de l’électricité aux consommateurs français dans des conditions de concurrence équitables. Elle a dénoncé ce tarif en déclarant «qu’il permettait aux producteurs d’amortir leurs investissements au taux minimum de 25% par an, après impôt » (taux qui explique la ruée vers ce nouvel Eldorado) «et constituait un moyen exagérément coûteux pour la collectivité d’atteindre l’objectif de développement de la filière que s’est fixé le gouvernement». Elle a émis, en conséquence, un avis défavorable au projet d’arrêté qui lui était soumis, avis qu’elle n’a été autorisée à rendre public que le 22/6/01, après que le dit arrêté ait été signé le 8/6/01 ! 
Que veut dire ce taux de 25% ? Il signifie que, si l’on dispose d’argent et que l’on a le choix entre deux décisions : investir dans une éolienne d’une part, placer de l’argent à la banque d’autre part, tant que le banquier ne propose pas plus que 25% d’intérêt annuel, on a intérêt à investir dans l’éolien ! Nous avons lu, notamment dans le journal Le Monde, des publicités ayant pour but de lever des fonds pour réaliser des investissements éoliens et qui promettaient de tels taux d’intérêt. C’est donc bien à ce niveau que se situent les profits de l’éolien ; et le moindre des qualificatifs que l’on peut leur associer est qu’ils sont abusifs et indûment payés par les abonnés-clients d’EDF. On est très loin, ici, du taux offert par la Caisse d’Épargne à ses clients. 
Néanmoins ce sont des directives européennes qui obligent la France à investir dans l’éolien afin de lutter contre le réchauffement climatique et, dans ce domaine, les éoliennes sont très efficaces.

C’est ce que soulignent alors les partisans de l’éolien, parmi lesquels on trouve le Syndicat des Énergies Renouvelables (SER) qui regroupe les producteurs éoliens, ainsi que l’ADEME, qui comptent parmi les plus chauds partisans de l’éolien. Ils rappellent systématiquement "que la France s'est engagée, à la suite d'une directive européenne sur les énergies renouvelables, à porter de 15 à 21% en 2010 la part des énergies renouvelables dans sa consommation d'électricité". Ce qui est exact. Mais ils omettent soigneusement de préciser les circonstances qui ont conduit à cette situation et qui l'éclairent d'une couleur singulièrement différente. 
La Communauté Européenne d'une part, les pays qui la composent de leur coté, ont signé les accords de Kyoto, en vue de traiter un problème identifié : le réchauffement climatique dû à l'émission de gaz à effet de serre. Elle a ensuite réparti entre les états de la Communauté, par des objectifs contraignants, l'objectif global de réduction, de 8% à l’horizon 2010, des émissions de gaz à effet de serre qu'elle s'est engagée à réaliser. Elle a choisi de le faire en pénalisant les pays les plus pollueurs parmi lesquels figurent, en haut de classement, le Danemark et l’Allemagne, que SER et ADEME donnent, pourtant, en modèle. La France, dont la situation exemplaire de ce point de vue, a été reconnue à cette occasion, à l'inverse de tous les autres états de la Communauté exceptés l'Espagne et le Portugal, s'est vue simplement demander d'atteindre, en 2010, la situation d'émission qu'elle connaissait en 1990 (on émet par habitant et par an, en tonnes équivalent carbone, en France 1,8 T seulement ; au Danemark, Hollande et Belgique 3,3 T ; en Allemagne 2,9 T ; en Angleterre 2,5 T - année 1998 ; source : UNFCC, INED, CSE ). Tous les autres pays de la Communauté se sont vus fixer d’importantes obligations de diminution d’émission de gaz à effet de serre : Luxembourg 28%, Allemagne et Danemark 21%, Autriche 13%, Grande Bretagne 12,5%… et la France 0%. (Conseil européen du 16/6/98). 
Dans un deuxième temps, la Communauté, ayant examiné l'objectif de diminution des émissions de gaz à effet de serre, a jugé adéquat, au plan général, de l'atteindre en recommandant, pour moyen privilégié, de passer à 21%, en 2010, la part des énergies renouvelables dans la consommation d'électricité de l'Europe(sans aucunement indiquer que l’éolien devait faire l’objet d’un choix préférentiel). Les pays membres ont été laissés libres de se déterminer par rapport à cette recommandation, qui reste indicative et non pas contraignante à l'inverse de l’objectif initial. Nombreuses sont, d’ailleurs, les critiques de l’objectif européen de 21% : certains considèrent qu’il est anormal de ne pas avoir, dans le même temps, fixé un plafond à la «partie réchauffante» de la production d’électricité, car c’est d’abord celle-là qu’il convient, prioritairement, de limiter pour lutter contre l’effet de serre ; d’autres s’indignent des choix de la Commission qui, d’une main oriente l’Europe vers l’électricité renouvelable et, de l’autre, en juillet 2001, maintient à 4,7 Mrds d’euros les aides d’état aux productions houillères allemande et espagnole, malgré leurs effets nocifs sur l’effet de serre -effets dénoncés par la même Commission- et les efforts demandés - et acceptés - aux états entrants dans ce domaine. 
Le pouvoir politique français du moment a choisi d'adhérer à l’objectif européen de 21%, bien que les directives européennes ne l'y obligeaient nullement, en focalisant son action sur le seul éolien. Il lui était facile pourtant, réfléchissant aux particularismes de la situation française, de constater que la recommandation de la Communauté, si elle est pertinente pour tous les autres pays européens, ne l'est nullement pour la France. En effet, ces pays génèrent massivement leur électricité à partir, soit de mauvais lignite, soit de charbon - combustibles polluants s'il en est - soit encore de gaz ou de pétrole - qui le sont un peu moins - ; alors que la part de combustibles fossiles dans l'électricité française est simplement de l'ordre de 6% (la répartition par filière est, en France : nucléaire : 80% ; hydraulique : 14% ; thermique fossile : 6%). Substituer de l'électricité éolienne, non polluante, à exclusivement de l'électricité thermique fossile qui l'est, est pleinement conforme à l'objectif de la Communauté ; substituer de l'éolien à du nucléaire et de l’hydraulique qui ne sont pas émetteurs de gaz à effet de serre donne, par contre, un résultat sans aucun effet réel sur cet objectif. Alors que la production d'électricité est, pour tous les autres pays européens, une des causes principales de production de gaz à effet de serre, ce n'est nullement le cas en France. Le simple examen de cette situation aurait dû conduire le ministre de l’écologie à s'attaquer, d'abord, aux causes majoritaires d'émission de gaz à effet de serre en France sur lesquelles il était le plus facilement possible d'agir : les transports routiers qui sont à l'origine de 27% des émissions (on notera que de 1980 à 2000, en même temps que les émissions françaises de gaz à effet de serre diminuaient de 18%, la part des transports augmentait de 53% !), puis le chauffage résidentiel tertiaire qui s'impute pour 22%, (année 2001 ; source : CITEPA) en lançant des campagnes de remplacement des technologies en usage dans ces deux domaines, par la meilleure technologie disponible (ferroutage ; basculement du charbon et du fioul vers le gaz ; pompes à chaleur …). La division par un facteur important des émissions de gaz à effet de serre dans ces deux segments était alors accessible et un résultat décisif quant à l'objectif poursuivi, facilement réalisable. Apparemment l'idée n'est pas venue au ministre, en charge de l’écologie à l’époque, d'effectuer ce constat évident, ni de lancer les actions correspondantes qui ne le sont pas moins. On observe, par contre, que des agences gouvernementales ont eu la rigueur de pensée et le courage de contredire la volonté politique pour le moins originale, de l'époque, comme l'a fait la CRE en appréciant le plan éolien pour ce qu'il est, c'est à dire, sans résultat tangible quant à l'objectif visé et désastreux pour le pays aux plans technique et financier. Notons, également, que le rapport que l’Office Parlementaire d’Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques a émis, sur «L’état actuel et les perspectives techniques des énergies renouvelables», concluait, sous la signature de son président, le député socialiste de Meurthe et Moselle Jean-Yves Le Déaux (donc appartenant à la majorité gouvernementale du moment), dans le même sens. 
Un éclairage global confirme ce qui précède. Les émissions de gaz à effet de serre sont, en France, évaluées à 133 millions de tonnes (MT) annuelles en équivalent carbone (année 2003, les puits de carbone étant décomptés; source : CITEPA). L’ADEME estime à, entre 3 et 6 MT, la masse d'équivalent carbone dont l’émission sera évitée par le plan éolien. En se fondant sur la valeur moyenne donnée par l’ADEME, soit 4,5 MT (bien que ce chiffre soit contesté et considéré comme exagérément élevé par d’autres experts), on arrive aisément à la conclusion que le plan éolien, lorsqu'il sera réalisé, amènera en France, une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 3,38% ! Or, c'est une division par deux des émissions mondiales actuelles - réduction de 50% donc, ce qui revient à réduire de 80% les émissions des pays de l’OCDE dont la France - que les experts du Groupe international d'étude du climat (GIEC) estiment nécessaire à la stabilisation du climat de la planète ; sans parler de revenir aux concentrations de gaz à effet de serre qui existaient dans l’atmosphère au début du 20ème siècle, ce qui exigerait des efforts bien plus grands. A l'évidence, le plan éolien ne changera pas grand chose, pas plus au niveau des émissions françaises qu’au problème que l'on ambitionne de traiter ce faisant. Comment peut-on prétendre alors que le problème soulevé - le réchauffement climatique pour la part dont la France est responsable - aura été traité à la hauteur de l'enjeu par le plan éolien ? Ce chiffre confirme que le programme éolien est un coup d'épée dans l'eau qui a été lancé, pour des motifs autres que techniques. 
Qui plus est, l’ADEME et le SER, ne manquent jamais de donner une information biaisée sur cet aspect de la question. Ils soulignent régulièrement que la France est en retard sur le Danemark et l'Allemagne dans le domaine de l'éolien recommandé par la Communauté et également en retard dans la réalisation des objectifs des accords de Kyoto. Il serait plus conforme à la réalité de dire qu'elle est très en avance sur tous les pays européens dans la réalisation de l'objectif visé par la Communauté, puisque les émissions françaises de gaz à effet de serre sont très largement inférieures à celles des deux pays précités en dépit de l'ampleur de leur programme éolien (le Danemark, pour une réduction visée de 21% en 2010 a péniblement obtenu une réduction de 0,4% entre 1990 et 2001; l’Allemagne, pour une réduction visée identique, n’est arrivée à une réduction de 12,6%, que grâce au remplacement de centrales à charbon par des centrales à gaz – source CITEPA); qu'elle caracole en tête de toute l'Europe pour le taux de production d'électricité d'origine renouvelable, compte tenu de sa production hydraulique, et qu'elle est donc dans une situation très avantageuse par rapport aux autres pays de la Communauté (qui plus est la France dépassera largement son objectif de stabilisation de ses émissions : en effet, dès 2001, ses émissions sont 2,1% en dessous de celles de 1990 et cela sans recours significatif à l’éolien). Car c'est la satisfaction de l'objectif qui importe - le niveau d'émission de gaz à effet de serre en vue de traiter la question du réchauffement climatique - et non pas le niveau atteint dans la réalisation du moyen recommandé - la production renouvelable, et parmi celle-ci l’éolienne. 
Pour porter un avis autorisé sur le plan éolien il suffit simplement de considérer les grandes masses. Du coté des coûts, un investissement superfétatoire de 10 milliards d'euros et un surcoût annuel de 0,973 milliard d'euros amenés par le plan éolien ; du coté des résultats, une baisse escomptée des émissions de gaz à effet de serre de la France de 3,38% : un fiasco complet que l’ADEME, le SER et les écologistes promeuvent pourtant de façon continue et que le gouvernement n’ose, apparemment, pas interrompre. 
Cependant la production d’électricité éolienne contribue à diminuer les émissions de gaz à effet de serre françaises. 
Examinons cela de près car les éoliennes ont d’autres défauts majeurs. En premier lieu, la production éolienne est affectée d’une forte imprévisibilité : en dépit des progrès réalisés en météorologie, on ne sait pas prévoir, à l’échelle d’une portion de département, ne serait-ce qu’une journée à l’avance, ce que sera précisément la vitesse du vent. Or, pour des raisons théoriques, la puissance fournie par une éolienne est proportionnelle au cube de la vitesse du vent - une baisse de vitesse du vent de 20% conduira à une baisse de la puissance fournie au réseau de 49% -. L’incertitude sur la production éolienne oblige le responsable du réseau à maintenir en réserve de production, les centrales qui sont dotées d’une réactivité correspondant aux contraintes d’imprévisibilité qui lui sont posées. À cause des restrictions d’emploi dont sont assorties les autorisations d’exploiter données à EDF, par les autorités de sûreté nucléaire, dans la variation de leur puissance produite, les centrales nucléaires ne sont pas autorisées à fournir ces compensations ; car elles sont semblables à un navire de 300000 tonnes dont l’inertie fait que les changements d’allure ne peuvent être que très lents. Ces compensations ne peuvent être fournies que par des centrales thermiques fossiles, qui seront maintenues en plus grand nombre en production à moindre régime, donc avec un faible rendement ce qui les fera produire d’autant plus de gaz à effet de serre. 
De plus, les caractéristiques techniques des éoliennes les empêchent de participer aux réglages de la fréquence et de la tension du réseau ; elles ne contribuent pas davantage aux échanges de puissance réactive. 
Enfin, pour tous les moyens de production, il est possible de piloter la puissance fournie par le générateur : il existe, comme sur un moteur de voiture, l’équivalent d’un accélérateur qui module instantanément la puissance fournie. Tel n’est pas le cas des éoliennes ! Certes, on peut, par le calage du pas des pales, piloter la puissance moyenne fournie. Cependant l’inertie de ce système (l’hélice a une masse d’une dizaine de tonnes) fait que l’on ne peut compenser les variations instantanées de puissance dues aux rafales de vent, conséquences des turbulences, lesquelles, on l’a vu ci-dessus, amènent à des variations énormes de puissance fournie. Il faut donc que le réseau comprenne des moyens de production capables de compenser ces irrégularités à court terme : des centrales thermiques fossiles, seules capables de compenser ces défauts, devront être maintenues en fonction plus qu’il n’aurait été nécessaire. 

La conséquence de ces points techniques est qu’il n’est absolument pas garanti que la masse de gaz à effet de serre générée par la production électrique française, après achèvement du plan éolien, aura diminué des 3,38% annoncés, bien que cette perspective soit déjà ridiculement basse !

A l’appui de cette conclusion il convient de citer l’extrait suivant d’un récent rapport du Conseil Général des Ponts et Chaussées : « RTE a chiffré précisément le scénario (scénario de production d’électricité d’origine éolienne prévu par le plan éolien). Avec une production d’énergie éolienne portée à 37 Twh, les exportations françaises passeraient de 40 à 70 Twh, la diminution d’énergie provenant du nucléaire, du charbon ou du fuel étant quasiment négligeable. Ce sont en réalité les pays voisins importateurs qui pourront bénéficier d’une diminution de leur émission de gaz à effet de serre et du bénéfice attendu dans le cadre du protocole de Kyoto. En simplifiant un peu, on pourrait dire que le développement de l’éolien en Languedoc-Roussillon par exemple se fait en important des éoliennes construites en Espagne pour réexporter de l’électricité dans ce pays, ce qui oblige à créer une nouvelle ligne à haute tension controversée à travers les Pyrénées ».

Une confirmation involontaire de ceci est fournie depuis peu par l’ADEME. Cette agence a cessé, dans ses nouveaux documents, de mettre l’accent sur les diminutions d’émission de gaz à effet de serre que permettait, selon ses écrits précédents, le programme éolien. C’est, maintenant, une prétendue diminution des déchets radioactifs qui est mise en avant (alors qu’il n’en est rien comme le prouve le scénario RTE cité ci-dessus). L’électricité éolienne n’est donc plus, pour l’ADEME, un substitut à l’électricité d’origine thermique à flamme : l’ADEME admet implicitement ainsi ses erreurs précédentes. Le plan éolien ne participe en rien à la lutte contre le réchauffement climatique selon ses nouveaux écrits. 
Les dommages causés par les éoliennes à l’environnement sont faibles.
Les éoliennes s’implantent là où le vent est fort, sur les côtes littorales et sur les lignes de crête et pas où elles seraient peu visibles. Leur hauteur est très élevée, 120 m pour un engin de 1 MW de puissance, 150 m – la moitié de la tour Eiffel - et plus pour les plus puissants. En conséquence leur impact sur le paysage est toujours exceptionnellement important. Or, on constate que, dans les régions favorables, les sites d’implantation se multiplient en situation de covisibilité ; c’est notamment le cas pour les côtes du Finistère Nord, les collines de l’Aude, où les dégâts causés aux paysages sont déjà énormes. 
Les implantations d’éoliennes causent d’autres troubles très importants, compte tenu de la densité de l’habitat et du réseau routier sur bon nombre des lieux choisis : perturbations dans la réception des ondes électromagnétiques (difficultés voire impossibilité de recevoir la télévision et la modulation de fréquence à proximité des sites concernés), bruits continus dans l’environnement immédiat (paragraphe 7) et effets stroboscopiques générant des troubles pour les personnes vivant à proximité, risques importants pour la sécurité des personnes et des biens (paragraphe 8). Ces questions font l’objet de plaintes répétées par les personnes vivant à proximité des sites d’implantation. Elles sont, généralement, irréparables. 
7)Les éoliennes ne font pas de bruit. C'est en partie vrai, en ce sens que, sur les derniers modèles sortis, les multiplicateurs à engrenages qu’elles comprennent, qui étaient très bruyants sur les premières générations d’éoliennes, ont vu leur bruit se réduire notablement. Les derniers modèles installés produiraient, à 300 mètres, un bruit de 45 dBA, soit «un bruit inférieur à celui émis par un environnement de bureau» font remarquer les fabricants. 45dBA c'est aussi le bruit généré par un lave linge bien isolé de dernière génération. Mais accepteriez-vous, sans protester, d’être contraint de devoir dormir dans le bruit d'un environnement de bureau ou à coté de votre lave linge en fonctionnement, ou encore toutes fenêtres fermées, été comme hiver, après les avoir remplacées par des fenêtres à double vitrage isolantes phoniquement ? C’est pourtant ce que l’on demande de faire, sans protester, à de nombreuses familles qui ont la chance insigne d’avoir une éolienne dans leur environnement immédiat ! 

8)Les éoliennes sont fiables.

Lorsque cette question est abordée par les partisans de l’éolien, le SER et l’ADEME notamment, seuls les éléments propres à rassurer sont présentés. On indique que les plus grandes précautions sont prises lors de l’étude puis de la fabrication des éoliennes ; «que les machines s'arrêtent automatiquement quand la vitesse du vent dépasse 90 km/h ; qu’à l'arrêt, les éoliennes sont conçues pour résister à des vents violents (250 km/h pendant 5 secondes ou 180 km/h en permanence )». 
On omet soigneusement, dans ces déclarations, un point capital : pour qu'il en soit ainsi, il est indispensable que soient maintenues, d'une part l'hélice en drapeau, d'autre part la nacelle face au vent. Ces manœuvres nécessitent, tout à la fois, que les mécanismes d'orientation de la nacelle et de manœuvre de pas d'hélice ne soient pas en avarie et que la liaison avec le réseau électrique qui permettra l'alimentation des moteurs électriques concernés ne soit pas interrompue. Nous ajoutons que la commande de positionnement de la nacelle est naturellement instable : si le moteur d'orientation cesse d'être alimenté, l'éolienne se positionnera de façon telle que l'effort sur l'encastrement du fût ne sera pas minimisé. La résistance au vent s'en trouvera très largement amoindrie. Or des situations, d'avarie sur ces mécanismes et/ou de perte du réseau, sont susceptibles d'intervenir par forte tempête. Des coupures de réseau interviennent chaque année à la suite de chute de branches ou d'arbres sur les lignes électriques, plus particulièrement dans ces mêmes circonstances. 
L’ADEME abordant, lors de sa conférence de presse du 6 avril 2004, les accidents majeurs récents, survenus en France, a cherché à les minimiser. Il s’agit pourtant d’effondrements d’éoliennes en rotation ou de projection à longue distance d’éléments de pales suite à ruptures, survenus par tempête. L’ADEME a étayé sa démonstration sur des données statistiques provenant du suivi, sur dix ans, d’un parc de 1912 éoliennes danoises, qui conduisent à une «probabilité totale de destruction d'une éolienne de 0,00083 par an ». Le dossier de presse souligne ce chiffre comme étant extrêmement bas. Il s'agit pourtant d'une probabilité unitaire d'accident par an, donc applicable à chaque éolienne. Ceci étant, il est alors rudimentaire, appliquant cette donnée d'expérience, de prévoir statistiquement que la population de plus de 6700 éoliennes (10000 MW de capacité de production divisés par une puissance unitaire moyenne de 1,5 MW), dont la France sera équipée à l’achèvement du plan éolien, conduira à 6700 x 0,00083 soit 5,56 destructions d'éoliennes par an, en moyenne ! Apparemment cette prévision ne trouble aucunement cette agence gouvernementale dont l’attention a pourtant été attirée sur l’inconséquence de son analyse en la matière. Comment devrait réagir une agence gouvernementale en charge du transport aérien, par exemple, si on lui demandait d'approuver la mise en service d'un parc de 6700 avions nouveaux, qui occasionnerait 5,56 crashs annuels en moyenne ? La désinformation du public par l’ADEME atteint là un sommet qu’il est difficile d’égaler. Or, compte tenu de la densité de l’habitat en France, on trouve toujours, à proximité des éoliennes, des maisons d’habitation, des routes passantes. Des accidents majeurs, qui entraîneront des pertes de vies humaines sont quasi certains. Quels hurlements n’entendrait-on pas, par les partisans de l’éolien, si des générateurs électriques d’un autre type, étaient mis en service sans le moindre calcul de fiabilité et sûreté prévisionnelles, comme c’est le cas ici ! 
Cet éclairage se trouve confirmé par le «Rapport sur la sécurité des installations éoliennes » qu’a publié en juillet 2004, à la demande du ministre de l’industrie, le Conseil Général des Mines. Des études américaines dont les auteurs font état, sans les commenter, estiment à 0,15 morts par térawattheure (TWh) produit la mortalité de l’électricité éolienne ; ce taux, appliqué à la production annuelle estimée du plan éolien français, conduit à 5,15 morts, en moyenne, par an. L’auteur n’a pas connaissance des statistiques des accidents du travail d’EDF. Il constate cependant, qu’appliqué au seul secteur de la production d’électricité de cette entreprise (550 TWh en 2001), donc sans les activités réseau et gestion, un tel taux de mortalité conduirait à 82 morts annuels dans cette entreprise ! L’énormité de chiffre fait frémir. Peut-on penser un seul instant que les personnels d’EDF accepteraient, sans réagir, de payer un tel tribut à leur métier ? C’est pourtant ce à quoi il semble que l’on demande de consentir, proportionnellement, aux personnels de l’industrie éolienne mais aussi à ceux qui sont contraints de vivre dans leur environnement. Ce qui serait inacceptable ici serait donc acceptable là ! 
De plus, les auteurs reprennent d’autres résultats d’étude de fiabilité qui constatent une «probabilité d’éjection de pale de l’ordre de 0,005 … par machine et par an » ; cette donnée appliquée au parc éolien de 6700 machines conduit à 33 éjections de pales, en moyenne, par an ! 
Si l’on ajoute, à ce qui vient d’être mis en lumière, que le rapport précité indique : « …la sécurité, les spécifications techniques qui la concernent et plus généralement le respect de la réglementation qui l’encadre ne semblent pas être au centre des préoccupations des professionnels de l’éolien » ; « Certains (les professionnels de l’éolien) ignorent tout du sujet (c’est à dire de la sécurité), s’en désintéressent totalement et déclarent s’en remettre à « une bonne assurance » » ; ou encore «…la mission estime que le niveau d’implication global actuel des professionnels de l’éolien dans la sécurité est tout à fait insuffisant…»; et aussi «La sécurité des éoliennes ne semble pas avoir été non plus au centre des préoccupations des Autorités publiques », on se rend compte de l’incurie, tant des professionnels de ce secteur, que des organismes à qui revient son encadrement. 
Il conviendrait de remédier rapidement et fortement à cette situation car, des données simples le démontrent, des accidents majeurs sont quasi certains en nombre important ; des accidents spectaculaires comportant des morts d’hommes le sont également. 9) L'éolien représente une ressource financière appréciable pour les communes rurales. C'est vrai qu'il s'agit d'une ressource dont tout politique a rêvé ; de l'argent sans augmenter la pression fiscale sur ses administrés : l'assurance d'être réélu. Mais combien d'emplois vont se trouver détruits dans le tourisme rural par le saccage des paysages des régions touristiques par les éoliennes ? Quelle baisse de fréquentation touristique la multiplication de ses champs d’éoliennes va-t-elle entraîner en Finistère par exemple, département que l’auteur connaît bien ? Quels sont les étrangers qui accepteront de passer leurs vacances dans des contrées aux paysages massacrés par ces engins ? Pas les Allemands ni les Danois en tout cas, qui nous disent leur exaspération de se heurter partout, dans leur pays, à ces machines et qui refusent d'aller là où les paysages ont été détruits comme chez eux. 10) L’installation d’éoliennes va fournir des emplois précieux, surtout dans des régions défavorisées.

La France n’a aucun fabricant d’éoliennes puissantes. La société Vergnet n’est présente que sur le segment des machines de faible puissance ; elle n’est pas concernée par les grandes machines dont il est question ici. Jeumont Industrie, qui a tenté de créer sa propre technologie, semble avoir renoncé puisqu’il importe maintenant des machines allemandes ou danoises. Toutes les grandes éoliennes qui s’installent maintenant en France sont donc importées, notamment les parties à forte valeur ajoutée : hélice, nacelle, générateur et régulation. Seuls seront réalisées localement les travaux de génie civil et de raccordement aux lignes électriques ; ce qui représente moins de 10% du montant de l’investissement. 
Toutes les grandes éoliennes installées en France sont donc d’origine étrangère. C’est d’autant plus vrai que les industriels danois, allemands et espagnols du secteur ont cherché d’autres débouchés à leur production. Le plan éolien français représente, pour eux, une opportunité fabuleuse. Pour mieux en profiter, ils ont créé des sociétés de droit français, portant un nom local, où sont mis en avant des porteurs de parts minoritaires français, tandis que les actionnaires majoritaires qu’ils sont ne s’affichent généralement pas. Ces entreprises, soit lèvent des fonds sur le marché français des capitaux, soit utilisent leurs fonds propres, afin d’investir dans des projets où ce sont des machines de leur fabrication qui seront installées. Tel est le cas, par exemple, de la Compagnie du Vent dont les actionnaires sont le Cabinet Germa de Toulouse et Energia Hidraulica de Navarra. La Compagnie du Vent a installé et équipé divers champs d’éoliennes de machines Gamesa Eolica, le fabricant espagnol d’éoliennes. Qui plus est, on l’a vu lors des travaux menés sur le site de Plouguin (Finistère), les équipes de montage sont celles du fabricant, qui viennent avec leurs matériels, leur grue de montage ; les plaques interdisant aux passants de pénétrer sur le chantier étaient même rédigées en langue allemande ! On le voit, il ne faut pas attendre beaucoup de retombées sur l’activité locale lors des travaux d’installation. 
Il faut noter aussi que tous les sites éoliens sont télésurveillés et télécommandés : une simple ligne téléphonique suffit pour effectuer, à longue distance, les opérations de surveillance et pilotage ; elles n’auront rigoureusement aucun impact sur l’emploi local. 
Dernier et pas le moindre, les profits exorbitants, payés par les abonnés d’EDF, dont il a été question aux paragraphes 2 et 3 ci-dessus, seront distribués aux actionnaires des sociétés maîtres d’ouvrage et donc majoritairement à des intérêts étrangers. Le Canard Enchaîné, dans un article consacré à l’éolien de son numéro du 14/7/05, indique qu’une banque allemande lève actuellement des fonds pour investir dans l’éolien français, en garantissant un rendement de 8,15%, dont on notera qu’ils est bien inférieur aux 25% indiqués au paragraphe 3 ; mais, comme ajoute le Canard, « les banquiers ont, paraît-il, des frais ». Dans le même esprit on notera que le maître d’ouvrage, du projet off shore de Veulettes-sur-Mer évoqué au paragraphe 3, est la société allemande Enertag. 
Le plan éolien ressemble donc fort à une machine infernale destinée à creuser nos déficits commerciaux et à exporter, le plus légalement du monde, les bénéfices réalisés lors de l’exploitation ! 
11)Le débat entre pro et antiéoliens est un débat écologistes contre pronucléaires. C'est inexact et réducteur. Sans aucun doute les écologistes orthodoxes sont proéoliens, comme ils sont antinucléaires. Mais toutes les questions qui sont posées, toutes les remarques qui sont faites ci-dessus, ne renvoient aucunement au problème du nucléaire. Nous posons la question : est-ce être pronucléaire que de contester les mensonges assénés par les antinucléaires sur l'éolien ? Est-ce de la tromperie que de qualifier de «fermes éoliennes » ces installations industrielles qui n'ont rien d'agricole, afin de leur donner une coloration bucolique qu'elles ne possèdent pas du tout ? 
D'ailleurs, sur ce terrain, les écologistes apparaissent étrangement schizophrènes : ils veulent que les pays industriels, dont la France, changent leurs comportements de consommation énergétique pour résoudre la question fondamentale du réchauffement climatique. Ils nous disent, avec raison, que la durée de vie du gaz carbonique dans l'atmosphère est de 100 ans et que, lorsque le climat sera déréglé, il le restera au moins pendant 10 siècles parce que l'on n’aura aucun moyen d'action pour le modifier. Cependant, d'un autre côté, ils militent pour que la France sorte du nucléaire, ce qui amènerait, par le remplacement des centrales de ce type par des centrales thermiques fossiles - seule solution praticable - à multiplier par 1,6 les émissions françaises de gaz à effet de serre et donc à empirer la situation vis à vis de la question précédente, bien plus importante pour l’humanité entière ! Où est la raison dans ce comportement complètement irrationnel ? Vert qui rit égale écologiste qui pleure !
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Conclusion

Les Associations de protection des paysages ne formulent aucune position de principe concernant la production d’électricité par éolienne. Elles acceptent, bien entendu, qu’une politique énergétique soit mise en œuvre pour l’intérêt supérieur du pays et, qu’en conséquence, il soit porté atteinte à ce qui leur tient particulièrement à cœur. Cependant elles y mettent deux conditions : que les objectifs visés soient clairement affichés, et que les décisions prises ainsi que les moyens utilisés soient cohérents avec ces objectifs. Or nous ne parvenons pas à appréhender, jusqu’à présent, dans le plan éolien français, ni les objectifs, ni la cohérence des moyens utilisés avec ce que d’aucuns présentent comme étant ces objectifs : aucune de nos questions, de nos interrogations, ne reçoit une réponse satisfaisante ainsi qu’on l’a vu dans les paragraphes ci-dessus. Et ce ne sont pas les propos, voire les écrits, des responsables de certains services publics ou parapublics qui dissipent nos interrogations en la matière.
De quelque façon que l’on examine le plan éolien français, on ne trouve, qu’un résultat marginal dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique, aucune motivation à caractère technique, aucun avantage économique. Ce n’est donc pas dans ces domaines qu’il faut s’attendre à trouver les objectifs ou les motivations de ceux qui l’ont lancé ou qui en maintiennent la réalisation. 
On est alors conduit à se placer sur le seul plan politique. Effectivement, apparaissent alors certaines cohérences car la question de l’éolien a été abordée par les décideurs politiques, à l’évidence, du seul point vue politique, sans l’éclairer d’abord par ses aspects technico-économiques : 
 A bout de réponse sensée, lorsqu’on leur a présenté les arguments précédents, les partisans de l’éolien finissent toujours par conclure : « vous faites partie du lobby nucléaire ». C’est l’argument définitif, dont on observera la valeur dialectique, qui termine la discussion ! Nous en déduisons donc que ce n’est pas plus pour produire de l’électricité que pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre que le gouvernement Jospin a lancé le plan éolien français, mais plutôt pour tenter de diminuer l’importance du parc de centrales nucléaires. Nous en déduisons aussi, que ceux qui utilisent cet argument font partie du «lobby éolien parce qu’antinucléaire ». Avec logique, nous sommes amenés à penser que le plan éolien a été lancé parce qu’il constitue une mesure emblématique qui, si elle ne participe en rien à la lutte contre le réchauffement climatique, réchauffe le cœur des militants écologistes, car elle se veut une mesure de disqualification de l’énergie nucléaire par l’opinion. 
Le gouvernement actuel connaît les insuffisances détaillées ci-dessus. De plus, lorsque nous en parlons avec des responsables ou des ingénieurs au fait de ces questions et appartenant à divers secteurs de l’industrie électrique, ils reconnaissent tous les inconvénients techniques du plan éolien et les pertes économiques énormes qu’il entraîne. C’est seulement en a parte qu’ils nous disent, sans retenue, que leurs directions, soumises à des contraintes, ont adopté une position officielle comportant une grande part de langue de bois. Il est permis de penser que le débat sur l’énergie qui a eu lieu en 2004 avait pour but principal de permettre le lancement du programme du nouveau réacteur nucléaire EPR et que, comme cette décision va à rebours de la pensée écologiste, le plan éolien a été maintenu, tel un hochet, pour calmer les ardeurs vertes sur cette décision. 
Il est dommageable que l’état demande aux consommateurs domestiques d’électricité et aux paysages de notre pays de payer le coût énorme de ce hochet. La position officielle sur le plan éolien doit être revue car il n’apporte aucun avantage réel ou même significatif au pays, qui soit en rapport avec son coût gigantesque ; ce peut être très simplement fait, en revoyant à la baisse le prix de rachat prévu par l’arrêté du 8/6/01.