Impact paysager de la centrale éolienne existante et de l'extension envisagée 
Impact au niveau de la faune : Rapaces, Chiroptères,  Les chiroptères et l'extension de Roquetaillade
Impact au niveau de la flore
Opportunité énergétique
Conclusions
Voir aussi : Argumentaire

Le permis de construire a été accordé le 12/12/2005 par M. Le Préfet de l'Aude, 2 recours gracieux ont été déposés début 2006.

Impact paysager de la centrale éolienne existante et de l'extension envisagée


Actuellement 8 éoliennes sont implantées sur le site du Pic de Brau, commune de Roquetaillade. Ces machines ont un hauteur de mat de 40 m et un rotor d'un diamètre de 28 m pour une hauteur totale de 64 m. 
Ces éoliennes de chacun 700 Kw forment un ensemble d'une puissance nominative totale de 5,6 Mw.

L'extension envisagée de la centrale sur le Pic de Brau et au lieu-dit "La Bruyère" comporte 20 machines réparties comme suit :

· 1 éolienne de 700 kw, hauteur totale de 64 m.
· 19 éoliennes de 850 kw, hauteur totale de 70 m.

L'ensemble envisagé est d'une puissance nominative de 16,85 MW.
La centrale envisagé formera un ligne pratiquement rectiligne orienté nord-sud d'une longueur totale de 3,3 km avec une trouée de 850 m entre les éoliennes n° 24 et 25. 
Cette trouée isole 4 éoliennes sur la commune de Conilhac-de-la-Montagne. 

Ce mode d'implantation augmentera l'effet "mitage et éparpillement" des éoliennes.

Le Pic de Brau et le lieu-dit "La Bruyère forment des plans visuels importants dans la perception des grands paysages de cette région et sont des accroches naturelles qui ne supportent pas d'être perturbées par des signes péremptoires artificiels. Les éoliennes par leur gigantisme, leur mobilité et leur verticalité sans équivalent dans le paysage modifient et abîment profondément les qualités paysagères.

La pollution visuelle crée par la centrale existante et le projet d'agrandissement envisagé compromet l'intégrité du grand paysage immédiat et lointain.

A cause de leur forme et de leur taille imposante sans équivalent dans le paysage et de la mauvaise implantation de la centrale sur un lieu aussi exposé à la vue, les éoliennes existantes donnent effectivement une impression de "flottement" dans le paysage.

Par conséquent, et afin de rendre au Pic de Brau sa place dans le grand paysage régional la seule solution réellement efficace est le démantèlement de la centrale actuelle.

Si le site actuel donne l'effet de "flottement" dans le paysage il est prévisible que l'extension envisagée "coulera" le Pic de Brau au niveau paysager.


De même il est fort probable que dans un futur certainement très proche les 4 éoliennes isolées sur le lieu dit "La Bruyère" donneront-elles aussi l'impression de "flottement". Ainsi pour éviter ce futur "flottement" il convient de s'abstenir de construire ces éoliennes.


Nous pouvons que nous étonner que la carte de visibilité de la centrale à la page 162 de l'étude d'impact soit limitée au sud à la limite de la commune de Rennes le Château alors que l'extension de la même carte est beaucoup plus grande vers le nord.

 Impact au niveau de la faune


 Rapaces


Sur le site actuel et sur l'aire de l'extension envisagée nous trouvons les rapaces suivants :
l'Aigle Royal, le Grand Duc d'Europe, le Circaète Jean le Blanc, la Bondre Apivore, le Busard Cendré, le Faucon Pèlerin et Hoberau …
La fréquentation des lieux par ces rapaces est parfaitement illustrée sur les cartes de navigation pages 49 et 50 de l'étude d'impact.
Tous ces rapaces sont inscrits sur l'annexe I de la directive oiseaux de la Communauté Européenne.

Un couple de l'Aigle Royal niche à proximité du site (page 70), par conséquent ce projet menace gravement et risque de faire disparaître le terrain de chasse et l'habitat de cette exceptionnelle avifaune fortement protégée.

Aucune mesure compensatoire ne pourra réparer l'atteinte faite à leur terrain de chasse ou leur habitat, la régression voir le déclin de ces espèces dans le secteur est fortement à craindre.

La proposition de création de 30 ha de milieux ouverts, par voie de débroussaillage, afin de rendre des territoires de chasse aux rapaces est une mesure compensatoire irresponsable au résultat totalement aléatoire. Ainsi il n'est pas du tout certain voir même improbable que les rapaces adoptent ces nouveaux milieux ouverts. De même on peut s'étonner de la proposition de débroussailler 30 ha sans aucune étude faunistique et floristique de ces lieux qui peuvent abriter une faune et flore encore plus exceptionnelle que celle déjà relevée sur le site de la centrale et de l'extension.

L'extension de la centrale éolienne aura comme conséquences sur l'environnement une perte de la biodiversité et une atteinte grave au biotope qui seront irrémédiables et d'une importance sans comparaison avec les bénéfices écologiques escomptés.

Chiroptères

Les Chiroptères et l'extension de la centrale du Pic de Brau 


Le danger pour les chiroptères vient des pales en mouvement dont la vitesse à l'extrémité peut atteindre entre 200 et 300 kmh. 
Si les chiroptères arrivent parfaitement à détecter les obstacles immobiles ou en mouvement lent il n'en est pas de même pour ces hautes vitesses atteintes par les pales qu'ils ne détectent pas provoquant des collisions toujours mortelles.

Le site du Pic de Brau et de Conilhac-de-la-Montagne est fréquenté, entre autres, par le Minioptère de Schreibers et le Rinolophe Euryale qui sont les espèces les plus sensibles et la plus menacées par le projet d'extension de la centrale éolienne du Pic de Brau

La proximité du site Natura 2000, Grotte de la Valette ajoute au site du Pic de Brau et de La Bruyère un intérêt tout particulier pour les chiroptères 
Pour ces chiroptères à fort enjeu de conservation la zone a un intérêt pour la chasse et les déplacements.

Le fait de faire un suivi spécifique sur la mortalité et le comportement des chiroptères permet seulement un constat des dommages causés.

Le promoteur ne s'engage à rien suite aux futures conclusions de ce suivi. 

 La seule solution de protection possible est d'obliger le promoteur à arrêter les éoliennes la nuit une grande partie de l'année.
Une solution plus simple et plus rentable consiste à ne pas implanter d'éoliennes dans des lieux où la faune oblige d'arrêter les aérogénérateurs.

Impact au niveau de la flore 

Le Pic de Brau représente globalement un milieu peu commun pour ce secteur du département (page 34)

Le Pic de Brau est un lieu exceptionnel au niveau de la flore, rares sont les lieux où on trouve une aussi grande diversité de flore remarquable.

Sur le Pic de Brau nous constatons la présence de : 

Iberris amarra
Teucrium montanum
Aristoloche Pistoloche (Aristolochia pistolochia L)
L'epiaire d'heraclée (Stachys heraclea All)


Orchidées
Plantathera chloronta rehb.
Ophrys bertoloni
L'orchis magniflora


Lle Pic de Brau est la plus importante des 5 stations de l'Aude abritant l'Epiaire d'Heraclée (Stachys heraclea All.). Les 8 éoliennes existantes sont au centre de la station la plus importante, laquelle est par conséquent déjà fortement détruit.
Les botanistes ne peuvent que constater la destruction qui s'avère irréversible et définitive. 
Sur cette même zone, il y a également la très rare et protégée orchidée Orchis Magniflora et l'Aristoloche Pistoloche (Aristolochia Pistolochia L.) qui abrite le très rare et protégé papillon Proserpine zerynthia ramina. Comme pour l'Espiaire d'Heraclée les stations risquent d'être réduits fortement, voir complètement anéantis.

Le très fort compactage des sols résultant du passage répété d'engins et de convois lourds détruira cette flore sur toute l'étendu du chantier et des rayons de manœuvre des engins et ceci de façon irréversible.
De même, le terrassement pour les fondations des aérogénérateurs et pour les lignes électriques enterrées aura les mêmes conséquences. 

Le décompactage des voies et alentours d'éoliennes ne permet pas de compenser ou de réparer les dégâts irréversibles causés à la flore. 

Opportunité énergétique.

L'énergie électrique fournie par une éolienne est fortement variable au cours du temps. En effet, une éolienne ne délivre sa puissance maximale que dans une fourchette de vitesses de vent assez restreinte : trop lent, le vent n'entraîne pas les pales assez vite, trop rapide, il les entraînerait trop vite et il faut réduire la vitesse de rotation voir stopper l'éolienne.

Lla centrale existante sur le pic de Brau a une capacité de charge de 28 % en 2004.
L'extension envisagée aura une capacité de charge autour de 24 %.

Par ailleurs, pour éviter que le bruit des aérogénérateurs dérange les habitations voisines certaines éoliennes seront arrêtées la nuit selon les conditions aérologiques. Ainsi il n'est même pas sûr que la capacité de charge de 24 % sera atteinte.
Ceci démontre clairement que le pic de Brau et le lieu-dit la Bruyère ne sont pas du tout adaptés pour envisager la construction d'une centrale éolienne.

Au niveau actuel de consommation d'énergie que nous avons, les centrales d'éoliennes serviront juste d'alibi au prix d'une dégradation significative des paysages, de la biodiversité et la destruction de certains biotopes, le tout pour une part de production insignifiante.

Conclusions

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Nous craignons pour ce projet qui nous concerne que l'impact en terme de perte d'habitat et de biodiversité soit insuffisamment pris en compte dans l'étude. Dans la décision finale il convient d'empêcher la destruction irrémédiable de cette biodiversité unique.
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